Carolyn Carlson, solo : documentaire d’André S. Labarthe




1983 : André S. Labarthe filme un spectre longiligne,
commente ses « soubresauts comme on voit faire au chat
lorsque le temps est à l’orage », laisse dire Carolyn
Carlson. Dans une semaine, elle donne la première de sa
« Blue lady » à la Fenice de Venise. Venise, saisie en
super 8, ponctuation du film, qui s’engouffre dans un cri
silencieux. Autour de Carolyn, le fils blond et le
compagnon, René Aubry, composant la lancinante
musique du solo. On s’approche. La danse se cherche,
vibre, doute, virevolte... Voilà la Winter lady, en bleu
ou noir, flot de conscience et de sensations et voilà
la figure en jaune, enfantine, sautillante. Des dessins
et des poèmes leur donnent corps ; Carolyn les
incarne. Le décor se monte dans la lumière crépusculaire,
les scènes se répètent… C’est la première...
acclamations ! Huit mois plus tard, à Paris, le solo a vécu,
s’est transformé en une sorte de retour à la source du
mouvement pur. Carolyn y est la danse, « belle à faire
peur », criant la vie.