pas de vent



il n’y a pas de vent
l’air est pur
il n’y a pas de vent
la mer est limpide
la mer est étale
je sens l’iode
je sens l’air me traverser
l’air n’est jamais pur
rien n’est jamais pur
il faut quitter cette idée d’un amour pur
et de l’immaculé
il faut quitter cette idée de la douceur féminine
il faut quitter l’idée de la mort
qui elle-même ne meurt pas
il faut toujours tout quitter
et nous mourrons chaque jour
par je ne sais quelle imposition
nous passons
embryon
le corps à l'air
simple os sans plus de chair
passée dans le corps des vers
de la chair-ver
et des souvenirs dans le cœur d’une poignet
de passants