ToposTempo à Musicatreize le 12 juin

Le présent a trop d’importance.
J’ai envie de plier le passé, mais j’y repense.
Mes rêves, je préfère les garder.
Qui a dit que l’amour est le souci des gens heureux ?

Parfois on se tait.
J’ai peur de tout voir s’envoler.

Il y a toujours une déchirure.
L’exil, c’est deux cœurs
Au moins.
Deux visages, deux couleurs…
Au moins.

L’exil, ça n’est pas le voyage.
La nécessité de fuir pèse lourd.
1000 fois plus lourd que le désir de vivre sa vie.

Etre jeune et vieux.
Mémoriel et parlant.

Toujours quelque chose sera là-bas.
Sera resté.
Sera perdu.
Sera pensé.

J’ai besoin de la pulse.
Je voudrais plier le passé. Et j’y repense.

Je sais l’importance des mots, et je ne sais pas.
Le présent a trop d’importance.
Il se tait.

On est toujours innocent.
Pour ce qui est de vivre.
L’expérience nécessaire manque toujours.
Sans savoir, souvent sans mémoire, on y va.
On saute.
C’est après qu’on y repense.

Nerveusement, je cherche à effacer les plis.
C’est trop tard.
L’épaisseur d’une seconde ne s’aplatit pas d’un coup de poing.
C’est déjà après.

Alors, plein d’orgueil et de préjugés, on dit je suis innocent.
On ne sait rien de l’innocence.

Je pense au paradis perdu.

Je ne sais pas comment agir.
Le présent a trop d’importance.
Mes rêves, je préfère les garder.
Par peur de les voir s’envoler.
Et puis quoi, mes rêves sont humains.
Un jardin aux sornettes.
Où les choses, simples choses, ni belles, ni laides
Sont elles-mêmes et parfaites ainsi.
Et ainsi pour les êtres aussi,
Font naître des histoires.
Des Adam, des Eve.
C’est comme l’innocence.

Je ne veux pas raconter.

J’ai besoin de la pulse.
Mais je vais faire silence.