je pense au rouge. les hommes sont en rouge. je m'en aperçois parce que je vois la femme lascive, on peut dire orientale, sur le mur de l'atelier. le rouge du drap sur lequel elle repose. je préfère me taire alors. je préfère le bleu marine de mon pull de laine. ce n'est pas faute d'aimer le rouge. c'est le jour. le bleu de mer quand elle est sous un ciel d'orage. mon ciel, comment est-il ? les autres ne voient pas la couleur de mon ciel. je ne sais pas moi-même ce que je vois. je crois que mon ciel est un ciel de montagne. les nuages s'y enroulent et puis coulent. cela fait des ruisseaux de nuages. cela, sans doute, les autres ne le voient pas. que je suis une montagne veinée de ruisseaux de nuages. avec ce grand pierrier au milieu, qui est une autre coulée. cette coulée c'est mon cœur. on s'y cogne les genoux et ainsi, on découvre que les pierres ont une âme.